Vendredi 7 octobre 2022, la voiture ayant convoyé l’équipe de communication de l’ONG FAD s’immobilise devant une installation de forage dans un environnement buissonneux sur des collines. Nous sommes au village Kongou Zarma Gandey, à une vingtaine de kilomètres de Niamey et plus précisément dans le collège secondaire de la localité. Là, l’ONG FAD a construit des latrines modernes et forage pour contribuer au maintien des élèves surtout la jeune fille à l’école.
En dehors du mariage précoce, le manque de conditions idoines dans les établissements pour l’hygiène des filles est souvent source d’abandon scolaire au Niger.
Pour résorber ce problème, l’ONG FAD a construit grâce à un financement de la Banque mondiale en juin 2021, des toilettes modernes pour maintenir les élèves notamment la jeune fille à l’école. C’est le cas de Samira Hassane, 15 ans élève en classe de 3ème qui n’a pas caché sa satisfaction après la construction des toilettes modernes. « Avant que l’ONG FAD ne construise ces toilettes, nous partions très loin, approximativement 20 minutes de marche pour faire les toilettes chez des parents avant de revenir, » se souvient –elle.
« Depuis que nous avons les toilettes modernes, finis les tracas. Nous ne séchons plus les cours à cause de l’absence des toilettes surtout lorsque nous sommes dans des dispositions spéciales nécessitant une hygiène saine. Grâce au forage, nous avons aussi de l’eau et nous remercions vraiment l’Ong FAD pour ces soutiens, » s’est –t –elle réjouit.
« Avant la construction des latrines modernes, nous avions énormément de difficultés. Beaucoup de filles ne venaient pas à l’école pour cela. La construction des latrines a soulagé aussi le corps enseignant. Auparavant, certains d’entre nous étaient obligés d’aller à l’école primaire loin d’ici pour nos besoins. C’est d’un lourd fardeau que l’ONG FAD nous a déchargé avec ces réalisations, » a renchérit Saidou Ousseini, Directeur de l’école.
Hygiène menstruelle
Les défis liés à l’hygiène menstruelle en milieu scolaire est un facteur non négligeable dans l’abandon scolaire des filles, l’autre défi auquel elles font face, c’est l’attitude de leurs pairs garçons qui par manque d’information et de sensibilisation, font souvent des filles l’objet de railleries.
Si la jeune Samira avoue n’avoir jamais fait l’objet de railleries de la part de ses camarades garçons, elle admet la présence de quelques cas dans l’établissement. « Si cela arrive, nous le signalons au Directeur de l’établissement qui se charge du problème. »
« Il arrive parfois aux élèves garçons de paniquer s’ils voient une fille tâchée parce qu’elle est en période de menstruation. Ils viennent m’informer et dans ce cas, je demande à une grande fille d’assister cette dernière. Ensuite, je maintiens la discussion avec la Professeur d’Economie familiale qui a dans son programme des cours d’éducation sexuelle afin de privilégier davantage les sensibilisations vis-à-vis des élèves,» a informé Saidou Ousseini.
Au Niger, les filles abandonnent très tôt les bancs de l’école. 76,3% d’entre elles sont mariées avant l’âge de 18 ans et 28,8% avant l’âge de 15 ans selon des chiffres officiels.